Dimanche 21 décembre, les amis du Salet ont planté un sapin sur leur place arrachée par le cataclysme du 17 septembre et ils ont invité leurs voisins à venir le décorer tous ensemble pour que la convivialité perdure dans ce carrefour de vie entre village et jardins.

Il était midi sous un beau ciel bleu lorsque les premiers convives sont arrivés. L'arbre était bien là et après de nombreuses embrassades, toutes les mains se sont unies pour la mise en place de la fête : installation des tables et des chaises, décoration du sapin, dressage des plats sur les tables. Chacun pouvait contribuer en apportant une petite préparation culinaire et le résultat était plus qu'appétissant !

Pendant que Frédo, hissé sur l'échelle maintenue par ses amis, posait l'étoile au sommet de l'arbre, les enfants déployaient des guirlandes sur les branches basses, et tous étaient ravis de se retrouver pour ce moment festif.

Et si l'on sait déjà que la place ne pourra être reconstruite aussi vite qu'on le souhaiterait, les amis du Salet peuvent se féliciter d'avoir su rassembler encore une fois toutes les générations autour d'un de ces moments de simple et chaleureux partage au village.

La place a perdu ses contours alors on déborde un peu dans le jardin de Marie-Louise.

Chacun met la main à la pâte.

Martine distribue les badges.

Lou Salet de mon cœur.

Les tables se préparent.

Fredo hissé en haut de l'échelle.

Et l'étoile est en place…

…le père Noël aussi.

pendant que plus bas les guirlandes se déploient.

Tout est réuni pour passer un bon moment.

Vendredi 19 décembre, dernier jour d'école avant Noël, les enfants ont pris le car pour Nîmes où ils ont assisté à un spectacle du cirque Medrano. Cette sortie était financée par un don de l'association Faï Tira Banjo 30 de Saint-Gervasy.

A leur retour, les enfants étaient attendus par leurs parents, notamment par l'association des parents d'élèves qui leur avait préparé un véritable festin. Et pour que la fête soit encore plus belle, au lieu de se retrouver dans la cantine de l'école, c'est dans une belle et typique maison du village que la table était dressée. Ils ont pu se régaler avec une entrée colorée de betteraves, carottes et petits friands, suivie d'un émincé de poulet sur lit de girolles accompagné de pommes noisette et haricots verts et, pour finir, de petites verrines de mousse au chocolat, de tiramisu, une tarte aux fruits et des bonbons.

A la fin du repas, le père Noël a fait un passage très discret et si les enfants n'ont pas eu le loisir de le voir en chair et en os, ils ont découvert un lot de cadeaux que le bonhomme avait pris soin de déposer sur la terrasse. C'est ainsi que chacun est reparti avec un beau livre et le ventre bien rempli.

Le Père Noël n'a pas eu trop de ses deux associés pour l'aider à distribuer les cadeaux.

Mercredi 17 décembre, c'était Noël avant l'heure dans la salle des fêtes où l'équipe municipale avait convié tout le village à partager un goûter de fête.

Cette année, le Père Noël avait un cadeau pour tous les villageois. Les enfants se sont vus attribuer un petit colis de livres choisis et de chocolats, les anciens ont reçu une boîte de gourmandises élaborées par l'artisan chocolatier du village.

Un livre a également été offert à chaque foyer. Il s'agit d'une chronique de Jean-Pierre Poinas, un écrivain voyageur en villégiature au village lors de l'inondation du 17 septembre. Elle relate la traversée de cette période inoubliable depuis la première heure jusqu'aux jours qui ont suivi. Ce livre “L'épisode” est également disponible à la vente à la mairie et à L'escope du Jardin au bénéfice des habitants sinistrés de Saint-Laurent-le-Minier.

Le maire André Rouanet a ouvert l'après-midi par un discours de bienvenue.

C'est l'heure de l'appel.

Les invités sont tout ouies.

Et les mamans sont aussi heureuses que leurs enfants.

Le livre “l'épisode” est offert à chaque foyer

Pendant que Nicole et Bernard s'occupent des ventes au bénéfice des sinistrés.

Un chocolat chaud complète le goûter.

La place du Salet, un mois avant l'inondation.

Les amis du Salet invitent les villageois à participer à la décoration d’un sapin de Noël qui sera installé sur leur place afin de remplacer le temps des fêtes les acacias qui ombrageaient ce lieu de grande convivialité encore profondément meurtri depuis l’inondation du 17 septembre.

Après la décoration du sapin, les amis du Salet offriront un apéritif qui sera servi à côté de l'arbre. De cette façon, tous auront le temps d’admirer et de profiter de l’œuvre commune. 

Le rendez-vous est fixé le dimanche 21 décembre à midi sur la place du Salet. Ceux qui le souhaitent peuvent apporter une collation.

“Gardarem lou Salet”

La municipalité invite les villageois au goûter de Noël le mercredi 17 décembre à 15h30 Salle Roger Delenne.

Elle offrira un chocolat chaud, des boissons des friandises et un cadeau pour tous, familles, petits et grands.

Pour compléter ce goûter, et contribuer à faire de ce rendez-vous un moment festif dans la chaleur et la convivialité, les villageois sont invités à apporter un dessert comme c’est déjà la tradition lors des repas du village.

Les bénévoles sont les bienvenus pour aider à l’installation et au service du goûter de Noël.
Inscription des bénévoles à la Mairie ou par mail : communication.stlaurentleminier@yahoo.fr

Marie-Ange Parère explique aux enfants le fonctionnement d'un concert solidaire.

Lundi 7 décembre, en présence du maire André Rouanet, la petite école de Saint-Laurent-le-Minier a reçu la visite de M. et Mme Parère de l'association Faï Tira Banjo 30 de Saint Gervasy. Ils sont tous deux venus remettre un chèque pour contribuer à améliorer la vie des écoliers après les inondations de septembre.

Cette association qui organise un festival autour du Banjo a initié un concert solidaire à Saint Gervasy le 1er novembre afin de récolter des fonds destinés à aider des écoles les plus éprouvées par ces inondations. Marie-Ange Parère a expliqué aux enfants le fonctionnement de cette journée de soutien et comment tous les villageois et les commerçants bénévoles ont travaillé ensemble pour pouvoir aider les petits écoliers des quatre villages les plus sinistrés du Gard.

La somme attribuée à l'école permettra d'offrir à chaque enfant un voyage à Nîmes et l'entrée au cirque Medrano. Une bonne façon de terminer le trimestre dans un climat de fête en attendant Noël.

Les enfants ont préparé un petit mot pour remercier tout ceux qui ont contribué à permettre que leur petite école puisse très vite les recevoir et qu'ils puissent poursuivre leur année scolaire au village.

M. et Mme Parère ont su capter l'attention des enfants.

Les enfants ont préparé un mot de reconnaissance pour tous ceux qui les ont aidé.

Françoise Renaud veut faire vivre l’artistique au village.

Le 13 décembre devait commencer la 13ème édition du Chemin des z’Arts à Saint-Laurent-le-Minier et Françoise Renaud, installée au village au printemps dernier se réjouissait de faire découvrir son lieu d’écriture. Mais hélas, les épisodes cévenols sont passés par là et plusieurs ateliers d’artistes qui accueillaient habituellement les visiteurs lors de ces portes ouvertes sont encore en reconstruction.

Le Chemin des z’Arts ne se fera donc pas cet hiver mais l’énergie créative est bien toujours là, tout comme l’envie de conserver le lien qui s’est créé -ou renforcé- entre les villageois et leurs amis des villages voisins.

Françoise Renaud, désireuse de faire vivre l’artistique au village, propose alors un moment de rencontre et de dédicace dans la salle du restaurant Le Jardin d’Elise qui se transformera le temps d’un après-midi en petit salon du livre. L’on pourra y découvrir ses ouvrages : romans, beaux livres, livres pour la jeunesse…. 

Née en Bretagne, Françoise a enseigné les sciences de la terre durant vingt ans à Montpellier. Elle se consacre désormais à la littérature — un art de vivre. Si le roman reste son travail de fond, elle écrit aussi des textes courts, des nouvelles, des textes pour la jeunesse, touche à la biographie et à la poésie. Son blog Terrain Fragile lui sert d'atelier au quotidien. Elle tient à évoquer ses collaborations avec différents artistes, entre autres avec Frédéric Tari, compositeur et violoniste avec qui elle monte des lectures-concerts depuis 2004. Une vingtaine d'ouvrages ont paru depuis L'Enfant de ma mère (HB éditions, 1997). Le dernier : “Inondation” est en cours de finition d’écriture, et sera illustré par les encres d’une artiste montpelliéraine Marie-Lydie Joffre.

Les visiteurs en profiteront pour admirer les tableaux de Katia Kipeint exposés sur les cimaises du restaurant.

Juste à côté, la boutique associative L’escope du Jardin continue à présenter les œuvres originales des créateurs du village et des environs : créations textiles pour femmes et pour enfants, bijoux, sculptures, peintures, livres, carnets, céramiques, fer et forge, … ! De quoi se réjouir les yeux et, pourquoi pas, dénicher ses cadeaux de fin d’année tout en soutenant les artistes du village.

Samedi 13 décembre, place du Jardin à Saint-Laurent-le-Minier.
- de 15h à 19h au restaurant le Jardin d’Elise,
- de 11h à 19h à L’escope du Jardin.

L’association “Regard’Ailleurs” de Sumène représentée par son président Emmanuel Teisserenc, sa secrétaire Françoise Teisserenc, et la trésorière Danielle Hebrard est venue à la mairie de Saint-Laurent-le-Minier le 1er décembre pour remettre un chèque de 1750 € destinés aux sinistrés du village.

La société productrice de films d'animation, déjà frappée par le décès de son directeur fin 2013, a pris une vague de 7 m en septembre à Saint-Laurent-le-Minier. Mais l'équipe se relève...

A Saint-Laurent-le-Minier, les inondations survenues dans la nuit du 17 au 18 septembre derniers ont touché de plein fouet l'activité économique de la localité cévenole. Ainsi, après la formation d'un embâcle, une vague de 7 m provenant du cours d'eau voisin du Naduel a emporté les ordinateurs, tables de graphisme, planches lumineuses, bandes de films, soit plus de cinq tonnes de matériel de la société de production de films d'animation La Fabrique. Une entreprise installée dans une bâtisse cévenole du village depuis 1979 selon la volonté de son fondateur Jean-François Laguionie.

Disparition de Xavier Julliot

Déjà endeuillée le 15 décembre dernier par la disparition soudaine à 49 ans du directeur de la production Xavier Julliot, "vrai capitaine de bord qui gérait beaucoup", dixit la comptable Violaine, La Fabrique a donc dû essuyer un nouveau coup dur. Plus de deux mois après l'inondation, dans les salles voûtées qui abritaient les équipes de production, la boue a figé le spectacle de désolation avec cet amas de branches et de terre. Dehors, des celluloïds du long-métrage Le Château des singes, l'un des plus primés, ont été stockés sous une bâche de fortune après avoir été retirés des locaux et nettoyés.

Stigmates bien visibles

À l'étage, le sol est recouvert d'une fine couche de boue et les traces de l'eau sont encore visibles sur les portes et les murs de la partie administrative. "Je ne me doutais même pas que l'eau de la rivière pouvait s'infiltrer dans les étages par les fenêtres. On a des documents, des ordinateurs qui sont inutilisables", souligne avec beaucoup d'émotion la comptable dont la fille Stéphany Cloysil a pris la présidence de la SAS La Fabrique en mai dernier pour que perdure l'activité de cette entreprise après le décès de Xavier Julliot.

"La volonté de sauver cette institution"

Pour l'équipe, meurtrie par les événements mais qui a décidé de se relever, l'urgence est de retrouver un maximum de documents administratifs pour les assurances. "Nous n'avons pas encore établi la liste du matériel perdu. C'est un travail de longue haleine", résume Stéphany Cloysil déterminée à relancer l'activité malgré le spectacle de désolation que l'on découvre encore sur place. "Nous avons la volonté de sauver cette institution. Il y a un travail de qualité qui est réalisé à La Fabrique. Le long-métrage Le Sens du toucher tourne bien. Il a reçu des prix et a été diffusé sur Arte. Nous étions en coproduction pour le long-métrage d'animation Louise en hiver avec un budget de trois à quatre millions d'euros avant tout ce qui nous est tombé dessus."

Une solution d'hébergement au château de la Madière

En fait, La Fabrique devait produire deux longs-métrages et une série intitulée Flamenco ! dont un pilote avait déjà été réalisé en collaboration avec le dessinateur humoriste nîmois Eddie Pons. Ce dernier et la présidente Stéphany Cloysil se sont vus lundi 24 novembre pour définir les modalités qui permettront de terminer cette réalisation. Tout n'est donc pas perdu même si l'équipe ne se voit pas réintégrer les locaux sinistrés avant de longs mois.

Grâce au relais de la chambre de commerce et d'industrie de Nîmes, personnifié par Pascal Brunel très impliqué, au soutien de la municipalité locale et à cette volonté farouche de garder l'activité de la société sur les terres cévenoles, La Fabrique va pouvoir poursuivre son activité.

Ainsi, le château de la Madière, situé à Ganges et propriété de Jean-Louis Portalès, peut abriter les activités de La Fabrique en début d'année prochaine pour continuer le travail de production de films d'animation. Par ailleurs, la société a reçu le soutien de la productrice Carole Solive et deux entrepreneurs impliqués dans le milieu du spectacle pourraient intégrer l'équipe. La condition pour survivre.

Yann Barry / Midi Libre