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Revue de Presse - Saint-Laurent-le-Minier
3 septembre 2014

Mon cours d’eau

Chaque dimanche d’août, un témoin nous a fait découvrir une rivière ou un fleuve. Dernière escale sur la Vis, à Saint-Laurent-le-Minier, avec André Rouanet.

Photo AndréAndré Rouanet a pris ses quartiers dans la vallée de la Vis en 1988. Il est aujourd’hui maire de Saint-Laurent-le-Minier.

C’est la Vis qui, en quelque sorte, est à l’origine de l’installation d’André Rouanet à Saint-Laurent-le-Minier. Ingénieur agronome de formation, aujourd’hui maire de la petite commune cévenole, ce Tarnais a pris ses quartiers dans la vallée de la Vis en 1988. “Je cherchais à me lancer en aquaculture et j’ai appris qu’une pisciculture située sur la rivière était en vente. Elle élevait des truites arc-en-ciel pour la consommation. Je l’ai rachetée, agrandie et exploitée jusqu’en 1999 avant de la céder”, raconte l’intéressé.

La pisciculture reste encore une activité très liée à la Vis et ce n’est pas par hasard. Cette rivière, pourtant méditerranéenne, possède en effet des singularités qui permettent l’élevage des truites. Contrairement à ses voisines, la Vis cumule les atouts : la qualité de ses eaux, le maintien d’un débit élevé au cours de la saison estivale et surtout une température relativement fraîche. “La Vis provient d’une résurgence des causses située à La Foux. A cet endroit, son débit est dix fois plus important qu’en amont de Vissec où elle disparaît soudain sous terre. La rivière bénéficie ainsi d’énormes quantités d’eaux souterraines venues des profondeurs des causses de Blandas et du Larzac. Cela lui permet de garder un débit soutenu en été”, précise André Rouanet.

Concernant la température de l’eau de la Vis, il explique encore que le cours de la rivière, entre la résurgence de La Foux et sa confluence avec l’Hérault n’est pas très long - à peine 30 km -, ce qui ne permet guère à sa température de dépasser les 20 degrés au plus chaud de l’été. 

Tout concourt ainsi à l’élevage des truites. A Saint-Laurent-le-Minier, la pisciculture créée en 1980 a trouvé d’autres opportunités qui ont favorisé son implantation. André Rouanet insiste notamment sur les deux dérivations de la rivière Vis dont la pisciculture profite toujours : “A Saint-Laurent existait un barrage, dont la surverse constitue d’ailleurs la fameuse cascade de la Vis, ainsi que deux dérivations. L’une a d’abord servi à alimenter une papeterie puis au lavage des minerais qui étaient exploités ici, le zinc et le plomb. De l’autre côté de ce barrage existe également un canal, il servait à l’irrigation des bassins du château de Saint-Laurent.”

Un cours d’eau réputé pour ses sites de baignade
Outre la pisciculture et une petite usine hydroélectrique, le cours de la Vis est également connu et réputé pour ses nombreux points de baignade. A partir du hameau de Madières et jusqu’à Gorniès notamment, les sites somptueux où il est possible de se rafraîchir en été sont nombreux. Aucun n’est aménagé mais ce n’est pas pour déplaire à ceux, dans la vallée, qui attendent l’aboutissement du projet de classement de la Vis dans le club restreint des rivières sauvages.

La truite fario
C’est la fierté de la Vis. En amont de son cours, une souche de truite sauvage subsiste toujours. Il s’agit de la fario, une truite autochtone de type méditerranéen. Sa présence oblige notamment les sociétés de pêche à limiter leurs lâchers à l’aval de la Vis afin de ne pas perturber la génétique de cette truite particulière. Côté écrevisses en revanche, l’espèce autochtone, à savoir l’écrevisse à pattes blanches, n’a pas pu faire face à l’invasion de sa cousine américaine. On dit pourtant ici que, dans quelques affluents de la Vis, la contre-attaque s’organise

Le minéral, une roche couverte de tuf
Autre particularité de la Vis, cette rivière naît puis court sur des roches qui sont souvent couvertes de concrétions calcaires de type un peu spongieux ou caverneux que l’on appelle tuf ou travertin. Ces dépôts peuvent former une casquette, comme à la cascade de Saint-Laurent-le-Minier ; c’est en partie pour cette raison que les activités de canoë ou de canyoning sont proscrites sur la rivière.

Quatre communes ont l’œil sur la santé de la Vis
Depuis 2010, deux communes gardoises (Saint-Laurent-le-Minier et Rogues) et deux communes héraultaises (Cazilhac et Gorniès), toutes les quatre situées sur la rivière, ont décidé de coordonner leurs efforts afin de préserver et de valoriser la vallée de la Vis.
L’association, La Vis, vallée nature, née de cette idée, doit permettre d’imaginer et de mettre en œuvre des actions communes pour le maintien de la qualité du milieu.
Parmi elles, Le Printemps de la Vis constitue déjà un rendez-vous annuel, en juin, qui permet d’exprimer les efforts menés sur le respect de la nature et du patrimoine de la vallée. Parmi les projets immédiats, l’association compte s’élargir aux communes amont de la rivière et également intégrer aux travaux du comité scientifique, les associations qui interviennent sur la Vis. Autre projet de l’association : obtenir le label de rivière sauvage.

Jean-Pierre Souche pour Midi Libre, août 2014

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