Lorsque l'on arrive à proximité du village, on entend résonner des coups venant de l'atelier en face du terrain de foot. C'est le marteau du ferronnier. Et le passant s’arrête parfois pour voir le fer plier sous l'emprise du feu et de l'homme.
Renaud Richard a toujours été attiré par le travail du métal. S’il a commencé par travailler dans l’industrie après un Bac F1 et un BTS en Bureau d’études, mais en voyant travailler un ferronnier il a réalisé que l’artisanat lui correspondrait mieux. Alors, à 30 ans, il décide de passer le CAP de ferronnier et s’installe rapidement à son compte.
Depuis plus de dix ans, son quotidien est donc celui d’un artisan, “je fais surtout des ouvrages pour le bâtiment, rampes, grille, portails, tonnelles, etc., pour des particuliers, mais aussi pour des architectes ou des communes comme ici, avec cette commande de 60 mètres de garde-corps.”
Pour son village, le ferronnier s'est offert le plaisir d’apporter une évocation de la flore cévenole avec une frise entièrement forgée à la main, “l’emplacement, au-dessus de la place du jardin, me semblait tout indiqué pour greffer un peu de végétation sur cette rambarde”.
Entièrement réalisée en fer plein, son pilastre est en carré de 40 mm, percé à chaud pour le faire traverser par un plant d’églantier. Ses platines sont forgées d’une manière assez brute ”évoquant, dans mon esprit, le sol cévenol et son passé minier.“
“Je préfère dire que je suis ferronnier. Les avis divergent sur l’utilisation des différents noms des métiers de la forge, l’essentiel restant que ceux qui les utilisent proposent un vrai travail artisanal.”
Il faut aimer tout ce qui fait l’ambiance d’un atelier de ferronnerie pour exercer ce métier. “Il y a du bruit, de la fumée, il faut porter des charges, on est debout toute la journée. Mais on peut créer de belles choses, allier la tradition et le contemporain.”
Mais il n’y a pas que les gros chantiers. “Je fabrique aussi du mobilier, des luminaires. J’aime toucher à tout. En plus du matériel de ferronnerie classique, je possède un tour à métaux et une vieille fraiseuse de 1928 qui va bientôt reprendre vie. Je suis également en train de fabriquer un four pour pouvoir faire de petites pièces de fonderie.”
Renaud aime aussi le contact, et pense que la transmission du savoir est importante, il fait parfois des démonstrations de forge ou des expositions sur des foires ou des marchés. Il espère pouvoir bientôt prendre des apprentis. En attendant, il propose des stages d’initiation pour adultes pour découvrir la forge ou la soudure.
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